Jusqu'au seuil des années 80, la femme rastafarienne (nommée Queen, Dawta,
Sista, Rastawoman) occupe une place secondaire au sein du mouvement. Le sexisme
n'est pas une spécificité de la culture rastafari. Les fantasmes de la femme
démoniaque et luxurieuse sont contenus en germe dans la plupart des
religions.
La femme est pointée du doigt péché originel, elle incarne la tentation
diabolique. A l’écart des rituels, les femmes doivent par ailleurs se soumettre
aux vêtements mentionnées dans l’Épitre aux Corinthiens: "Toute femme qui
prie ou prophétise le chef découvert fait affront à sa tête (...) l'homme lui,
ne doit pas se couvrir la tête parce qu'il est à l'image et à la gloire de Dieu
; quant à la femme, elle est à la gloire de l'homme." La femme rasta doit
montrer du respect à ses grandes sœurs, elle doit s’abstenir de suivre les
politiques montrées par les modistes qui inclinent la femme vers un jouet ou un
objet sexuel.
La diabolisation de l'image féminine tient principalement au tabou des
menstruations: "Lorsqu'une femme a un écoulement de sang et que du sang
s'écoule de son corps, elle restera pendant sept jours dans la souillure
de ses règles. Qui la touchera sera impur jusqu'au soir." Plus
généralement, il est parfois avancé que la femme rasta ne peut accéder
au divin que par l'entremise de son homme. Dans les années cinquante,
renonçant au commerce de la chair, des ascètes rastas optent pour
l'abstinence et le célibat. L'archiprêtre de l'Ethiopien Orthodoxe
Church, l'Abouna Yesehaq, de s'en indigner: "Les rastas croient qu'un
homme peut avoir plusieurs femmes. Ce n'est pas l'enseignement de notre
église. Un homme, une femme: c'est tout."
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire